ACPM : D'un point de vue pratique

COVID-19 : Gérer les temps d’attente

Episode Summary

La Dre Guylaine Thériault, co-responsable des soins primaires de Choisir avec soin et impliquée dans la campagne Choisir avec soin Québec, se joint aux animateurs pour discuter de conseils sur la gestion sécuritaire des temps d’attente afin de promouvoir des soins médicaux sécuritaires et de réduire les risques médico-légaux pour les médecins.

Episode Notes

Les inquiétudes concernant les temps d’attente dans la prestation de soins de santé ne sont pas nouvelles, mais la pandémie de COVID-19 a suscité d’autres inquiétudes en raison du report des procédures non urgentes. 

Dans cet épisode, le Dr Steven Bellemare et la Dre Yolanda Madarnas discutent de l’impact des temps d’attente sur les patients, les médecins et le système de santé avec la Dre Guylaine Thériault.

Ils fournissent des conseils opportuns sur la gestion sécuritaire des temps d’attente et l’utilisation des ressources afin de promouvoir des soins sécuritaires et de réduire les risques médico-légaux pour les médecins.

Episode Transcription

Animateur : Vous êtes à l’écoute de l’ACPM : D’un point de vue pratique. 

Dr. Yolanda Madarnas : Bonjour tout le monde, ici Yolanda .

Dr Steven Bellemare : Et ici, Steven. Bonjour Yolanda. 

Yolanda : Allo Steven. Dis-moi, de quoi on parle aujourd’hui?

Steven : Aujourd’hui, on a pensé traiter du sujet de la gestion des temps d’attente et des ressources. Et puis là, on ne parle pas seulement à l’urgence, les temps d’attente d’urgence, mais bien du temps d’attente pour les consultations, pour les chirurgies, pour les tests diagnostiques, le tout. 

Yolanda : C’est un sujet, je pense, qui arrive à point, mais ce n’est pas un nouveau sujet pour les médecins. 

Steven : Non. 

Yolanda : Mais, il y a un nouvel intérêt, étant donné la remise à plus tard de tellement de soins électifs, en lien à la Covid-19. 

Steven : Absolument. Et on sait que la gestion des ressources, ça l’a un impact sur les patients, sur les médecins, ainsi que sur le système.

Yolanda : Et, aujourd’hui, on espère pouvoir partager avec vous des idées quand à la gestion sécuritaire des patients en attente. 

Steven : Mais avant d’aller plus loin, Yolanda, j’ai une petite surprise. 

Yolanda : Ah, dis-moi. 

Steven : Et bien, on a une invitée. J’ai une invitée pour ce balado. 

Yolanda : J’aime les surprises. Qui est notre invitée?

Steven : Et bien, écoutons. Elle va se présenter. 

Dr. Guylaine Thériault : Bonjour, je suis Dre Guylaine Thériault. Je suis médecin de famille en Outaouais. Je suis, aussi, co-responsable des soins primaires pour Choisir avec soin Canada et impliquée dans la campagne, Choisir avec soin Québec.

Yolanda : C’est intéressant, ça, l’idée de marier Choisir avec soin avec le concept des temps d’attente. 

Steven : Et de la gestion des ressources en tout. Donc, oui, on n’est rien sinon créatif. Donc, on a parlé avec Dr. Thériault, il y a quelques jours, via une plateforme virtuelle et puis, on espère que vous allez voir la pertinence du message de Choisir avec Soin Canada par rapport à notre sujet du temps d’attente et de la gestion des ressources. 

Yolanda : Et, ça s’aligne très bien avec nos objectifs de promotions de soins sécuritaires.

Steven : Oui.

Yolanda : La gestion des liste d’attente, Steven :, ce n’est pas un sujet nouveau. Ce qui est nouveau, c’est l’étendu du problème. 

Steven : Absolument. Dans un monde post-Covid-19, on s’attend à un retour graduel vers un niveau de service pré-pandémie, quel qu’il soit dans le futur, mais on entend de plus en plus de préoccupations de la part de nos membres par rapport aux listes d’attente immenses qui ont été engendrées par tous les soins qui ont été cancellés et la peur quant à la difficulté de gérer ces grandes listes d’attente. 

Yolanda : Et, ça va revenir à nous, les médecins, de déterminer quels services médicaux seront réintroduis et comment prioriser les soins dans nos pratiques. 

Steven : Et ça, ça ne reviendra pas, nécessairement, juste à nous, comme médecin. On va se faire dire quoi faire, jusqu’à un certain point par les autorités de santé publique, les hôpitaux, les réseaux de soins comme les CISSS et les CIUSSS, par exemple. 

Yolanda : Mais, pour les médecins, il y aura, probablement, un élément de responsabilité, et pour le médecin référent, et pour le médecin consultant à ce qui attrait à la gestion du temps d’attente et les ressources utilisées pour rendre les soins aussi sécuritaires que possible.

Steven : Oui.

Yolanda : Ce qui nous amène à nos trois messages clés d’aujourd’hui. Le premier serait d’être au courant des directives des ministères de santé, des autorités de santé comme les CISSS et les CIUSSS, de notre collège, ainsi que des institutions dans lesquelles on exerce. 

Steven : Le deuxième, et bien, c’est de garder les voies de communication ouvertes avec nos patients pour pallier à leurs préoccupations et pour garder un œil sur leurs conditions. 

Yolanda : Et le troisième serait de collaborer avec nos collègues médecins et administrateurs pour tenter de gérer les ressources et les temps d’attente de façon appropriés. 

Steven : Yolanda, en général, on s’attend à ce que les médecins considèrent ce qui est dans le meilleur intérêt de leurs patients. Le contexte de la situation dans laquelle on va se trouver, c’est certain que c’est une considération importante qui va avoir un impact sur la prise de décision.

Yolanda : Et, ça peut vouloir dire que prendre des décisions qui sont proportionnelles à la capacité du système tout en essayant, du mieux que l’on peut, pour minimiser le risque d’accident ou d’incident. 

Steven : Donc, allons-y avec le message clé numéro un. L’importance d’être au courant des directives des ministères de la santé, des autorités de santé, des collèges, des institutions. 

Yolanda : Et bien, c’est certain que c’est important de rester au courant de ce qu’il se passe dans notre domaine. Les autorités de santé ou les ministères ne nous dirons pas quoi faire en premier. Il va falloir que l’on détermine ça nous-mêmes, mais, dans une certaine mesure, on peut se tourner vers nos sociétés de spécialité, nos collègues pour la recherche de la bonne façon de procéder. Un consensus, si l’on veut. 

Steven : Oui, c’est ça. En grande partie, Yolanda, ça va être basé sur le gros bon sens.

Yolanda : En effet, le problème, de temps d’attente, ce n’est pas nouveau et ce n’est pas propre à la Covid. 

Steven : Non, pas du tout. 

Yolanda : C’est juste que ça refait surface à cause de ça. Ça va être important d’avoir les critères justes et universels pour décider comment faire le triage des patients.

Steven : Et, je dirais même, de les communiquer clairement aux patients et aux médecins référents pour qu’ils soient au courant de sur quoi on se base pour décider qui est vue en premier, qui est vue en deuxième, etc. 

Yolanda : Et avec ça en tête, par contre, on sait que comme médecin, on demande, parfois, des investigations, par exemple, qui ne sont pas nécessairement indiquées et la Dr. Thériault nous explique, maintenant, un peu, comment on en arrive là. 

Guylaine : Et bien, je pense que, les médecins, on reste des êtres humains. Alors, des fois, c’est… on va agir par habitude ou on va agir parce que c’est comme ça qu’on n’a eu… c’est l’enseignement qu’on a eu quand on a fait notre formation. Des fois, aussi, on ne sait pas que cette recommandation-là existe. Alors, ça peut être, aussi, un des facteurs. Souvent, on va, aussi, agir parce qu’on pense que c’est ce que le patient désire et choisir avec soin suggère, beaucoup, d’avoir une conversation avec le patient parce qu’on se rend compte, assez souvent, que, finalement, ce que le patient désirait, c’était de bien comprendre qu’est-ce qu’il se passait, et non pas, nécessairement, le test ou l’investigation. Donc, je dirais que la dernière chose qui faire que, des fois, on a de la misère à adhérer aux recommandations, c’est cette peur de l’incertitude. Pourtant, la médecine, il y a de l’incertitude un peu partout, mais c’est difficile de vivre avec ça. Ça peut nous faire peur un peu et il faut, toujours, faire attention quand on a une petite voix dans la tête qui nous dit : << Je vais faire ça au cas où… >>. Là, il faut, vraiment, faire attention à ça. C’est sûr que dans le contexte actuel de Covid, quand on était en virtuel et, surtout, parce qu’on n’était pas habitué d’être en virtuel, là, on perdait nos repères et il y a des médecins qui ont donnés plus d’antibiotiques ou qui ont fait plus d’investigations pour certains symptômes, mais je crois que ça va pouvoir redevenir comme ça devrait être quand on va être plus familier avec cette façon de pratiquer.

Yolanda : Le succès de Choisir avec soin est axé sur les choix prudents de chacun d’entre-nous. Autrement, le système ne peut fonctionner de façon optimale. 

Steven : C’est vrai et c’est aussi naturel qu’un patient, qui attend, soit anxieux. 

Yolanda : Et nous aussi. 

Steven : Oui, absolument. Les patients vont se demander : << Est-ce qu’attendre longtemps comme ça, ça va être mauvais pour ma santé? >>. Alors, c’est important de discuter de ça, ensemble. 

Yolanda : Oui, ça vaut vraiment la peine d’en discuter avec les patients, leur famille. De leurs demander : << Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus à propos de cette attente? >> et, en écoutant ce qu’ils ont à dire, on va trouver des façons de les rassurer et de discuter des options disponibles.

Steven : La pire chose, c’est de ne pas avoir des conversations parce que ça, ça va laisser les patients anxieux et avec un sentiment d’abandon. 

Yolanda : Et ça nous amène au message clé numéro deux : << Gardons les lignes de communication dynamiques avec nos patients et ça va nous permettre de gérer leurs inquiétudes, ainsi que de suivre leur condition clinique. 

Steven : Ici, on parle de ce qu’il se passe avant que vous rencontriez le patient, mais après qu’il ai été placé sur votre liste d’attente, si on est consultant, et de ce qu’il va se passer après avoir envoyé la consultation, mais avant que le patient soit vu, quand on est médecin référent. C’est important de communiquer. Donc, non seulement entre les deux médecins, mais, aussi, avec les patients qui sont, justement, sur la liste d’attente parce que c’est important qu’ils soient au courant de ce qu’il se passe et comment on fait pour gérer leur attente. 

Yolanda : Donc, une communication presque tri-directionnelle. 

Steven : Oui.

Yolanda : Entre ces différentes entités. 

Steven : Exactement.

Yolanda : Il est fort probable que nos patients soient de plus en plus conscients des temps d’attente après la pandémie et on pourrait concevoir qu’ils vivent un sentiment d’abandon. De là l’importance d’aborder le sujet de façon pro-active et agile de la part du médecin. 

Steven : On veut, vraiment, que le patient évite de se sentir abandonner. Donc, il faut se rappeler qu’on a, probablement, un devoir de diligence envers ses patients. 

Yolanda : Oui et de partager l’information avec le patient qui va lui permettre d’identifier les signes et les symptômes qui lui permettraient de reconnaitre la nécessité d’une réévaluation. 

Steven : C’est ça, exactement. On va vouloir s’assurer, dans le fond, si les consultations n’ont pas encore été triées, que l’information qu’on a reçue, il y a, peut-être, trois ou six mois, par exemple, est toujours correcte. 

Yolanda : Assurons-nous que notre patient à, non seulement, assez d’informations et d’instructions pour savoir reconnaitre la nécessité d’une réévaluation, mais savoir quoi faire si sa condition change et cela peut impliquer une communication, non seulement avec le patient, mais avec sa famille, avec d’autre professionnels de la santé, avec le médecin référent, avec le médecin consultant. 

Steven : Dans le fond, on veut, vraiment, éviter de ne pas être au courant des signes et symptômes qui sont importants et d’être pris au dépourvu, si on veut, par un cas. 

Yolanda : En effet, cet échange d’informations est pertinent en tout temps et dans toutes circonstances et pas, seulement, dans les circonstances de remises de divers investigations chirurgie, etc., due à la Covid, mais on va avoir besoin d’utiliser une approche modifiée, qui sera influencée, peut-être, par les directives ministérielles, des établissements, des différentes organisations pour gérer ces temps d’attente. 

Steven : Donc, tu sais, en fin de compte, si la ressource est limitée et que l’on doit différer des visites plus longtemps qu’on aimerait, et bien, c’est certain que ça ne serait, quand même, pas facile à faire. 

Yolanda : C’est sûr que ça ne sera pas facile et tenter de gérer ces ressources en mettant d’un côté le meilleur intérêt de nos patient et de la nécessité de gérer les ressources de façon à tenir compte des besoins sociétaux, n’est pas facile. 

Steven : On en a parlé, justement, avec Dr. Thériault et on lui a demandé s’il y avait des commentaires à savoir si on devrait discuter de la limitation des ressources avec les patients et voici ce qu’elle avait à dire là-dessus : 

Guylaine : La gestion responsable des ressources, c’est une responsabilité des médecins, c’est une responsabilité du corps médical, je dirais, mais c’est rarement quelque chose que j’aborde avec un patient quand je suis en processus de soins. Si je rencontre un patient parce qu’il a une problématique, je n’aborde pas ça. Je me concentre sur le patient pour donner ce qu’il est important pour ce patient-là, en termes d’investigations de traitements ou d’informations. Tout simplement. Choisir avec soin mentionne 4 questions qui sont importantes à se rappeler tout le temps. Autant pour nous, que pour le patient. Oui, le patient peut nous poser ces questions-là, mais, nous aussi, on devrait se poser ces questions-là. J’ai vraiment de besoin de ce traitement ou de cette intervention. C’est quoi les côtés négatifs de ce que je propose en ce moment? Est-ce qu’il y a des options qui sont plus simples, plus sécuritaires? Et, qu’est-ce qu’il se passe si je ne fais rien? Et souvent, une des armes qu’on a et qu’on n’utilise peu, c’est le temps et, souvent, on peut attendre un peu et voir l’évolution d’une problématique avant d’intervenir de façon direct sur le problème. Donc, je pense que c’est important de prendre soin du patient qui est devant nous, mais ça ne veut pas dire qu’on ne réfléchit pas à ça. On peut réfléchir à la gestion responsable des ressources avec nos collègues. On peut en parler dans nos cliniques, dans nos hôpitaux, pour prendre des actions, surtout là, avec ce qu’il s’est passé avec l’épidémie de Covid, et bien, il va avoir beaucoup de retard dans beaucoup de domaine. Alors, comment on fait pour prioriser tout ça? Et encore là, je pense qu’il faut prioriser les choses qui donnent le plus de valeur pour les patients. 

Yolanda : Cela me fait, aussi, penser à l’importance, non seulement de bien gérer les attentes de nos patients et leurs familles, mais, aussi, des autres professionnels de la santé. Ce qui m’amène au troisième message clé aujourd’hui, qui est de collaborer avec les autres professionnels de la santé, les gestionnaires dans le système de santé qui nous permettra de bien gérer les ressources limitées, ainsi que les temps d’attente. 

Steven : C’est ça. S’il n’y a pas de direction claire pour le travail que l’on fait, et bien, on peut être un participant actif dans le processus, d’en créer et de participer au développement d’un consensus entre nos collègues. 

Yolanda : Et d’être un participant actif dans la communauté pour faire une utilisation judicieuse des ressources, c’est, non seulement, bon pour nos patient, c’est bon pour les soins sécuritaires, mais ça peut nous faire du bien, à nous, aussi. 

Steven : Oui, c’est bon pour le moral. 

Yolanda : Oui.

Steven : De prendre le contrôle de quelque chose que l’on peut, en effet, contrôler, c’est vraiment bon pour le moral. Ça fait en sorte qu’on réalise que, dans le fond, c’est possible d’avoir un impact positif…

Yolanda : Tout à fait. 

Steven : … pour les soins de nos patients et ce, malgré le fait que les ressources soient limitées. 

Yolanda : Et rappelons-nous que, en fin de compte, nous sommes experts dans les besoins de la population des patients qui…

Steven : Qui nous appartiennent…

Yolanda : …qui nous appartiennent et cette expertise pourrait être utiliser pour influencer la gestion des ressources et on pourrait tenter de développer des protocoles en participant et en ayant des échanges avec les gestionnaires du personnels qui sont impliqués dans le processus décisionnel et qui pourrait amener des solutions intéressantes. 

Steven : Mais, tu sais, Yolanda, le secret, c’est dans la façon de faire. La sensibilisation aux besoins des patients, lorsque c’est bien fait, ça peut aller loin. Le problème que l’on voit, c’est parfois, à l’ACPM, souvent, quand c’est fait avec un petit peu trop de passion, ça agace le monde plus que d’autre chose et le message ne passe pas. On fini par avoir l’air de quelqu’un qui est perturbateur, plutôt que quelqu’un qui est collaborateur. 

Yolanda : Mais, l’identification de solutions innovatrices pourraient amener à une redistribution des ressources au sein d’un système qui devient, alors, plus efficace. Ce qui est bon pour le système et pour nos patients.

Steven : C’est ça. 

Yolanda : Voyons ce que la Dr. Thériault avait à dire à ce sujet. 

Guylaine : Alors, il faut toujours se rappeler que les recommandations de Choisir avec soin viennent de la base. En fait, ils viennent des médecins, eux-mêmes, et qu’il sont basées sur la science. Dans notre société, nous avons, quand même, une limite. Nous avons un nombre maximal d’appareils. Nous avons un nombre maximal d’heures de techniciens. Par exemple, si on pense à l’IRM, il y a quand même, juste, 24 heures dans une journée, il y a, quand même, tant d’appareils qui sont disponibles. Donc, si je prends les plages horaires pour faire des tests qui ne sont pas recommandés, par exemple, pour quelqu’un qui a mal au dos, sans avoir de signaux d’alarme, quand j’arrive avec mon patient qui aurait vraiment besoin de ce test-là, et bien, des fois, je n’ai pas la capacité de pouvoir répondre à ce patient-là. Il faut prioriser les gens pour lequel il y a le plus de potentiel. Ça va changer quelque chose dans les essais cliniques. Il faut, certainement, faire attention de ne pas faire des test, encore là, on dit par habitude, chez des personnes dont on sait que ça ne pourra pas influencer les essais cliniques. Donc, quand on voit comment on fait faire les chirurgies, faut bien réfléchir à savoir quel patient bénéficie de ces tests-là et la plupart du temps, il va avoir beaucoup de patient qui n’en bénéficieront pas. Donc, il ne faut pas simplement retourner à ce qu’on faisait, mais il faut profiter de ce qu’il s’est passé comme d’une opportunité pour réfléchir à ce qu’on doit faire pour les patients et à ce qu’on ne doit pas faire. 

Steven : En bout de ligne, le message ce n’est pas qu’il ne faut pas utiliser une ressource, elle est là pour qu’on l’utilise, mais, pour éviter de congestionner le système, il faut l’utiliser judicieusement et pour les patient qui sont vraiment aptes à en bénéficier, qui sont vraiment aptes à en tirer le plus de valeurs. 

Yolanda : Il faut, aussi, éviter les décisions unilatérales basées sur de l’informations imparfaites ou incomplètes. Par contre, une approche unifiée à une ressources, nous permet d’en optimiser le rendement. 

Steven : Et là-dessus, Dr. Thériault avait des commentaires. On parlait avec elle de comment, dans le fond, discuter de ça avec le patient et de comment réfléchir à l’utilisation des ressources pour en tirer une bonne valeur. Écoutons-la. 

Guylaine : À chaque fois que l’on prend soin d’un patient, les soins doivent être adaptés au patient qu’on a devant nous. Toutefois, il faut faire attention de ne pas, juste, donner des soins par réflexe et toujours réfléchir. Alors, souvent, ça demande de se mettre à jour. Moi, j’enseigne et, puis, des fois, les résidents m’amènent des choses et je dis : « Ah, c’est intéressant. » Alors, on change, un peu, la façon dont on voit les problématiques et vice versa. Des fois, c’est moi qui vais leur amener des données. Par exemple, il peut avoir des patients qui vont faire des demandes qui vont nous paraître excessives comme des prises de sang à chaque année. Ça n’existe plus cette examen annuel-là. Alors, il faut être capable de parler avec le patient. Il y a deux choses qui sont importantes à faire pour parler avec un patient. Je pense que c’est important, premièrement, de les écouter, d’élucider leur rationnel : Pourquoi ils s’attendent à avoir ces tests-là? Et puis, après ça, on peut valider leurs inquiétudes ou leurs priorités et, juste après, on devrait expliquer pourquoi, en fait, on n’a pas besoin de ce test ou ce traitement-là et non, ça ne devrait pas être, au départ, la première chose à faire avant d’écouter le patient. 

Yolanda : Donc, de réfléchir et de faire une utilisation judicieuse de nos ressources, nous aide à faire en tant que cliniciens, en augmentant la probabilité que la ressource soit disponible quand notre patient en a besoin et diminue, aussi, le stress sur le système. 

Steven : Je pense que l’important, aussi, à se souvenir de ce que Dr. Thériault disait, c’est qu’on a beau y réfléchir et y penser autant que l’on veut, c’est aussi important de le communiquer à nos patients que ce que l’on fait, ça donne une valeur ajouter à leurs soins, quand on pense à la pandémie de la Covid-19 et du concept de la valeur ajoutée, qu’on avait des préoccupations face au manque potentiel d’équipements de protection personnels. Ce qu’on a fait, dans le fond, c’est de choisir comment s’en servir. On a choisi avec soin parce qu’on avait peur d’en manquer si on ne s’était pas forcer à choisir de cette façon-là. 

Yolanda : Mais, en fait, il n’y avait pas une recommandation Choisir avec soin formelle pour l’équipement de protection personnel. 

Steven : Non.

Yolanda : Mais le principe était là et c’est une belle analogie qui s’applique, aussi, au temps d’attente et aux ressources limitées.

Steven : En fin de compte, on sait à quel point c’est onéreux de gérer les ressources limitées. 

Yolanda : Oui, mais c’est notre responsabilité d’être au courant des diverses recommandations et d’en tenir compte dans tous nos processus décisionnels. Notre approche devra tenir compte des lignes directrices, des normes de pratique ainsi que de notre contexte local et de notre propre expertise. 

Steven : Et ça, et bien, c’est les quatre prismes à travers lesquels on peut considérer les données probantes et de prendre de bonnes décisions. 

Yolanda : Donc, c’est les principes qui s’appliquent et l’encadrement du processus décisionnel et non des règlements stricts. 

Steven : Tout en essayant, tout de même, de balancer les besoins des patients et de la population en entier qui se sert du système. 

Yolanda : On arrive à la fin, Steven :.

Steven : C’est déjà le temps?

Yolanda : Le temps d’une perle de communication. 

Steven : Et bien, moi, je vous dirais que ma perle, ça serait de communiquer délibérément. Ça, ça veut dire de clarifier les rôles, votre rôle, celui de l’autre médecin lorsque les patients sont sur une liste d’attente. Il faut aller plus loin que de s’arrêter à envoyer ou à recevoir une consultation. Il faut se parler. Ça aide à éviter les évènements indésirables. Toi, Yolanda, est-ce que tu aurais une perle de documentations?

Yolanda : Oui. Pour ce qui est d’une perle de documentations, documenter à travers de quel prisme vous avez établi, la raisonnabilité. 

Steven : C’est bon ça. Oui, j’aime bien. D’établir : Qu’est-ce que avez pris en ligne de compte, dans le fond, quand vous avez décidez de faire quelque chose. 

Yolanda : Exactement. Bon, là, vraiment, on est à la fin. 

Steven : On est à la fin. On est un petit peu long. Merci beaucoup à la Dr. Thériault d’avoir participée à notre balado et merci à toi, Yolanda.

Yolanda : Merci Steven.

Steven : Et je vous remercie, vous, nos auditeurs et je vous rappelle, lorsqu’on regarde les choses autrement…

Yolanda : On perçoit les choses autrement. 

Steven : Bonne journée. 

Yolanda : Aurevoir. 

Animateur : Ce matériel éducatif est fourni uniquement à des fins éducatives générales; il ne constitue pas des conseils professionnels de nature juridique ou médicale ni une « norme de pratique » pour les professionnels de la santé canadiens.